Gourbi

Publié le par Kriek

Pour mon stage de fin d'études, je suis donc parti au Japon faire le clown pendant 5 mois. Or quand on cherche à partir au Japon pour bosser, on tombe sur l'équation suivante :

 

Séjour de plus de 3 mois   =   Visa à obtenir à l'ambassade   =   Grand bazar de paperasse à rassembler   +   Adresse au Japon obligatoire.

 

Équation dont l'inconnue ne peut, on s'en doute, qu'être qu'un merdier monstrueux à tous les étages.

 

Il fallait une adresse fixe bien sûr, sinon ça aurait été moins drôle. Or c'est bien ce dernier point qui pose problème, je n'allais quand même pas loger à l'hôtel pendant tout ce temps, louer un appartement en étant en France est presque impossible (il faut rencontrer le proprio), et les services consulaires mettent un peu des bâtons dans les roues à ceux qui tentent de loger chez l'habitant, en exigeant tout un tas de paperasse supplémentaire. (1)

 

Dans l'urgence, je me suis donc rabattu sur la solution des guest house, des "maisons communes" où chacun a sa chambre, avec la cuisine et les sanitaires en commun. Je me suis pour ce faire confié à une très célèbre boîte spécialisée dans le casage de ce genre de logement aux étrangers (que je ne citerai pas pour l'instant car on va encore me reprocher de faire de la mauvaise publicité).

 

C'était bien pratique, dans un sens, puisqu'on pouvait réserver et pré-payer par Internet. Arrivé ici, je suis donc allé à l'officine de la boîte en question chercher les clés, et ai parcouru les quelques kilomètres en métro jusqu'à ladite maison.

Une fois trouvée après avoir fait des tours de con dans le quartier, je vois une maison jaune poussin à deux étages avec du monde qui pend du linge à la fenêtre. Je rentre, pour trouver que l'intérieur n'est déjà pas bien terrible (j'y reviendrai). Et fais alors connaissance avec ma chambre. Que ne fut pas ma surprise de tomber là-dessus.

 

Image Hosted by ImageShack.us

 

La première chose qui m'a traversé l'esprit était alors : "Mais c'est quoi ce gourbi ???" Car effectivement, c'est bien ce qu'on appelle communément un gourbi. Ce qui fait que maintenant, ben, ça s'appelle le gourbi, une autre appellation avec laquelle il va falloir vous habituer.

 

Trois gros problèmes se sont posés à moi à peine quelques secondes rentré dedans.

 

D'une, c'est dégueulasse. Du moins, le par-terre et les murs sont nickel dans le sens où il n'y a pas un grain de poussière. Mais les murs sont blancs constellés de taches jaunâtres et de traces d'adhésif, en particulier au pied du lit où c'est presque apocalyptique.

 

De deux, c'est sombre comme c'est pas possible, alors même qu'on était en plein midi au moment où je suis arrivé. Les rideaux étant fermés, mon premier réflexe est de les ouvrir, pour voir que ça n'arrange pas grand-chose. Ce qui nous amène au troisième problème.

 

Qui est qu'il règne une température polaire dans la chambre. La fenêtre cachée par le rideau, derrière le lit, est une espèce de truc vaguement coulissant rafistolé de partout avec du chatterton blanc, aux carreaux opaques. Après avoir cherché pendant dix bonnes minutes le système d'ouverture, je constate que le mur d'enceinte de la maison étant à cinquante centimètres derrière le carreau, il faudrait faire une croix sur le soleil.

En refermant la fenêtre, je constate avec horreur en haut des panneaux un jour, gros comme un doigt par endroits, qui laisse entrer tout l'air.

 

Mon premier réflexe fut donc d'aller à la supérette du coin acheter des serviettes en tissu pour bourrer les trous et créer une isolation de fortune. Complètement claqué par cette exercice (je n'avais pas dormi depuis près de trois jours), j'ai vaguement déballé mes affaires, fait le tour du quartier, mangé un bout et me suis couché à 20h. J'ai fait une des plus grosses nuits que j'aie faite depuis bien longtemps, mais je dois dire que malgré les serviettes dans les trous, je me suis sérieusement pelé pendant la nuit (la température est tombée en dessous de zéro).

 

Le lendemain, en me réveillant, j'avais toujours cette chambre en horreur et je ne voyais vraiment pas comment j'allais pouvoir y vivre cinq mois.

 

 

(1) Je n'avais pas toutes ces emmerdes les années précédentes puisque l'établissement me fournissait un logement en famille d'accueil.

 

(Suite...)

Publié dans Logement

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
N
<br /> hmm..pas joyeux tout ça..tu es chez sakura house j'imagine (plein à craquer de geek boutonneux import direct usa...).<br /> <br /> tu as sans doute une autre solution que de vivre dans un frigot, le cul dans le bac à légume.. cherche une collocation, j'ai déja vu pas mal d'anonce émise par des japonais qui acceptent des<br /> collocs blancs.. va sur le site rose ruru et cherche dedans des mecs qui cherchent des collocs.. et dans une pension de famille peut être ????<br /> <br /> <br />
Répondre
K
<br /> <br /> Chht, faut pas le dire.<br /> <br /> <br /> J'ai pensé à déménager, à peine arrivé d'ailleurs (c'est dire). Mais maintenant, pour diverses raisons sur lesquelles je reviendrai, je me plais mieux ;-)<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> vivement la rencontre avec les cafards type "extraterrestre" :p<br /> <br /> <br />
Répondre
K
<br /> <br /> Boh, maintenant les cafards auraient bien du mal à rentrer (j'en parlerai dans une suite ;-) )<br /> <br /> <br /> <br />